ACTION

Un championnat du monde de plat, ça existe et c’est à Oslo !
Complètement effrayant et totalement insolite.

L’été dernier lors d’une balade sur les quais de Sørenga à Oslo, toute la jeunesse de la capitale s’est donnée rendez-vous pour profiter du beau temps et, par une chaleur presque anormale, se dorer la pilule et se baigner. Prendre du bon temps pour la plupart des garçons et des filles mais aussi pour se challenger. Sauter, plonger, se pousser, chahuter, se balancer…. des ponts et pontons.

Sur un quai, il y avait un groupe de jeunes qui n’arrêtait pas de se chercher, et en se rapprochant d’eux, nous comprenons qu’ils se motivaient pour se jeter du quai en réalisant de drôles de figures. Rester à l’horizontal le plus longtemps possible sans se faire mal. Sans doute, des spécialistes de cette pratique qui s’entraînaient pour cette fameuse, insolite et unique compétition, les championnats du monde de plat !

Le nom français n’est pas aussi explicite que le nom original Dødsing (plongée de la mort) ou sa traduction anglo-saxonne, death diving (le saut de la mort).

LE PRINCIPE

Le principe de cette compétition est complètement dingue : faire croire que l’on va faire un énorme « plat » en l’air tout en faisant des figures à la fois expressives et délirantes. Et au tout dernier moment, ces plongeurs changent de position pour ne pas se faire « extrêmement mal », en se repliant sur eux-mêmes pour réaliser “une bombe”. En compétition, c’est du haut d’un plongeoir de 10 mètres de haut que s’élancent ces doux dingues.

LA COMPÉTITION

Tous les étés depuis 2008, c’est à la piscine de Frognerbadet à Oslo que se déroulent les championnats du monde de plongeon de la mort. Parait-il que cette discipline aurait été inventée en 1960. Ne me demandez pas le nombre de litres d’aquavit qu’avait ingurgité ces jeunes précurseurs des sports nouvelle vague.

“Le sport se serait développé durant les années 1970 parmi la population ouvrière de Norvège, habitant dans les quartiers est d’Oslo. Le dødsing serait devenu une contre-culture en opposition au plongeon classique, pratiqué par les populations plus aisées des quartiers ouest de la capitale.”

Le compétiteur qui arrive à vraiment impressionner les juges par sa vitesse, la distance, sa maîtrise et l’originalité de son saut est déclaré vainqueur. Au départ, c’est devant 30 spectateurs mais au cours des dernières épreuves, plus de 3000 spectateurs étaient présents dans une ambiance festive et délirante. Un prétexte aussi pour être bien ensemble et célébrer un sport si singulier et encore méconnu, qui ne s’est jamais pris au sérieux. Depuis 2018, les filles ne restent plus aux bords du bassin, participent aussi à cette épreuve et un titre de championne du monde y est décerné.

Voir ou revoir les Championnats du Monde 2020 en anglais, top !

Voir ou revoir les Championnats du Monde 2019 en VO, top au carré !

DE PLUS EN PLUS POPULAIRE

Ce n’est pas encore une épreuve olympique, mais c’est du sérieux. Une association internationale a même été créée en 2011, l’International Dødsing Association (IDF). Cette discipline commence à se répandre un peu partout dans les pays du Nord de l’Europe comme la Finlande, la Suède, l’Allemagne et des compétiteurs venus de ces pays se présentent dans la liste des 130 participants. Laissons la parole de fin à l’un d’entre eux, Arne Veim Haugland : “Ce qui plaît dans ce sport, c’est l’adrénaline procurée par le plongeon risqué. C’est aussi fun que stimulant. Pas besoin d’avoir une forme athlétique pour le pratiquer. Il faut surtout avoir du courage et du style lors du plongeon.”

Mon petit doigt me dit qu’en France, Nordge cherche quelques partenaires pour créer un tel événement pour l’été prochain… Histoire de sortir de cette période de morosité actuelle par la porte de l’humour, de la dérision et de la bonne humeur.