CONCERT

Popplagið, sublime même dans la noirceur

Popplagið, c’est le morceau fascinant et envoûtant apprécié de tous les amoureux du groupe Sigur Rós, devenu culte au fil de ces nombreuses années. Plus de 12 minutes où l’intensité ne va que crescendo, suspendu à la répétition d’un thème musical soutenu par la voix de Jonsi et qui se termine sur une débauche d’accords plus rock, des effets et des couleurs qui s’accélèrent en arrière plan. On en prend plein les yeux ! Wouah… la fin du monde, non … juste la fin du concert. Il nous faut bien quelques minutes pour que notre rythme cardiaque redescende.

©Photos: V. Thiebaut – Sigur Rós – Shutterstock

Lors de la tournée 2016/2017

Et pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe islandais,
nous vous invitons à lire l’article qui leur est consacré.

Leur univers musical est compliqué à décrypter car il se nourrit de musique classique et lyrique, de chants populaires islandais et encore de sons rock et d’électro. Cela semble difficile à croire mais c’est finement distillé. Leur musique dégage une telle puissance mais aussi des émotions si fortes que les larmes te viennent naturellement. Le désespoir, la mélancolie traversent leurs morceaux, et d’autres plus légers, plus positifs et colorés enrichissent notre âme.

Depuis 1994, les albums se succèdent lentement. Dès le début, ils rencontrent de francs succès au Royaume-Uni, en Scandinavie puis dans le monde entier. Ils sont tous très différents, et parfois, ce sont plus des champs d’expérimentations artistiques que des albums à vocation uniquement commerciale. Leurs tournées sont mondiales et ils se produisent parfois en France… comme aux Eurockéennes de Belfort en juin dernier. Alors n’hésitez pas à les découvrir.

Les années 2000 : Jón Þór Birgisson (Jónsi), Kjartan Sveinsson (Kjarri), Orri Páll Dýrason et Georg Hólm (Goggi)

La première fois que j’ai découvert les images de ce final, c’est dans leur film Heima … Puis ce fut un véritable choc, quand nous les avions vu en 2016 en concert à Montreux. Comment aurais-je pu passer à côté, moi, un fan de Radiohead et de Peter Gabriel. Il y a bien des plages de similitudes et des sonorités communes, mais l’ambiance dégagée est bien personnelle. En 2017 à Londres, nous étions installés centrés, face à la scène. Le morceau est identique et la montée en puissance attendue. Nous avons profité pleinement des effets scéniques à base de néons en perspective et des médias projetés, novateurs et terriblement efficaces.

Finish de Popplagið, concert Eventim Appolo à Londres – octobre 2017

2002 – () EST LE TROISIÈME ALBUM DU GROUPE

Plusieurs curiosités
• À la sortie de l’album, (), pas de nom juste des paranthèses, les pistes n’ont pas de titres, elles se nomment par leur numéro de piste. Pour le single suivant la sortie de l’album un pseudo titre est donné à la première piste, Untitled #1 signifiant Sans titre N°1, qui sera repris par le public comme un véritable titre et qui donna leur noms aux autres pistes de l’album. Par la suite, le groupe donne à chacune des pistes une sorte de vrai nom entre eux pour plus de facilité. Ces noms seront finalement utilisés sur les différents supports sur lesquels ils apparaissent ensuite.
• Il est en vonlenska, une langue construite inventée par Jón Þór Birgisson, leader du groupe.
yu sailon on, yu saile
yu saifon, ailon non, yu sa
yu sailon on, yu saile
yu saifon, ailon non, yu sa
yu sai elinonn far
yu sou,
yu sai elinonn fár
yu sou,
yu sai elunonn fár lon…

• Il est composé de huit pistes. Les deux parties, comprenant quatre morceaux chacune, sont séparées par un blanc de 36 secondes.
• Il a été enregistré dans le studio personnel du groupe, Sundlaugin, dans une piscine désaffectée d’Álafoss, dans la banlieue de Reykjavik.

Et la dernière piste, vous aurez compris, c’est Untitled #8
Rebaptisé Popplagið, ce morceau dure 11 minutes 45 et signifie en islandais “La chanson pop”. Il conclut si efficacement cet album que le groupe décide alors que chaque concert après 2002 se terminera par ce titre. Mais ce morceau a été composé et joué déjà avant 2002 car sur le coffret CD-DVD “Inni” sorti en 2011, il est indiqué “extrait du live au Gaukur á Stöng en 1999”, un des meilleurs pubs de Reykjavik.
Participent à ce morceau, Jón Þór Birgisson (Jónsi), Georg Hólm (Goggi), Kjartan Sveinsson (Kjarri) et Orri Páll Dýrason.

Alors dernier petit conseil, il est fort agréable d’écouter dans la continuité de “Popplagið”, comme sur Inni, “Lúppulagið”, un morceau si doux et flottant après cette débauche d’énergie. Ce morceau instrumental sera repris sur l’album suivant, Valtari, dans une version réarrangée sous le titre Varðeldur.