Dronningkrona

Une superbe rando sur un des sommets les plus populaires du massif. Superbe vues sur Innerdalen, le massif du Trollheimen et le fjord de Sunndal. Ski magique dans la poudreuse de l’immense face ouest, pas une trace.

© Photos : B. Dupuy – illustration : V. Thiebaut

Fin Janvier, froid glacial, vent, neige, conditions parfaites pour un petit weekend ski au départ de Trondheim. Direction Sunndal, on dort dans la vieille maison familiale de Tuva. Le samedi, sur le sommet au dessus de la maison, tempête, la neige est bonne en forêt mais impossible d’aller plus haut. Mais le vent vient de l’Est, peu commun. L’idée fait son chemin pendant l’apéro du soir: pourquoi ne pas aller faire un tour vers Dronningkrona le lendemain.

La face Ouest pourrait être à l’abri. C’est un sommet ultra-classique au printemps, mais très peu parcouru au coeur de l’hiver, principalement parce qu’il est en général balayé par les vents d’ouest. Seule incertitude, classique, la météo. On décide quand même de partir tôt, les jours sont courts à cette époque de l’année.

Le dimanche matin, miracle : grand beau, pas de vent mais froid glacial. Sur la route de Viromdalsvegen qui mène dans Innerdalen, le parking principal est facilement visible à droite de la route entre Holtan et Dalsbøen. Personne au parking, 30-40 cm de fraiche dans la forêt, heureusement qu’on est un bon groupe pour tracer… Levé de soleil magique sur le plat à la sortie de la forêt, la lumière de janvier en Norvège est dingue. On attaque la grande face ouest, on prend de l’espace, je suis devant à l’itinéraire et à la trace. Même si la face est interminable (650 m de dénivelée entre 25 et 35°), quel bonheur de tracer cette face dans une neige parfaite, seul au monde avec les copains.

Rapide discussion sur l’arête, le soleil se couche rapidement, il fait un froid glacial, on zappe la longue arête qui mène au sommet et on descend direct dans la face. Après quelques virages précautionneux, c’est parti en grandes courbes, pas de requins, neige parfaite. Les copains suivent en poussant des cris d’extase… Quelques pauses photos plus loin, on est déjà en bas sur le plateau. La neige est tellement légère qu’on a même pas besoin de pousser. On enchaine en descendant sous les pylones, conditions parfaites jusqu’à la route. On arrive pile au coucher du soleil. C’est tellement rare d’avoir une neige et une météo parfaite de haut en bas en Norvège qu’il faut en profiter au max.