Kleppstadheia

Un sommet accessible facilement sur un terrain dégagé et doux, quand on suit bien l’itinéraire à partir du parking. Le final est étonnamment aérien entre les deux cairns. La vue sur Gimsøstraumen et Sydalspollen et un pack de sommets des îles de Gimsøya, Austvågøya et Vestvågøya.

© Vidéos, photos & illustration : Antoine et Vincent Thiebaut, Gordon Schücker

Nous sommes déjà jeudi et aujourd’hui nous avons la volonté d’enchaîner deux sommets dans un paysage et des vues un peu différentes sur l’océan arctique. Kleppstadheia ce matin suivi ensuite par Sydalfjellet. Ce ne sont pas des objectifs impressionnants, sans grande difficulté, mais il y a moyen de se faire plaisir à la montée comme à la descente sans se mettre une pression de dingue.

Beaucoup de vent est prévu ainsi que quelques passages de nuages et neige ce matin. Gordon, passionné de Kite surf veut profiter de ces conditions pour changer de spot. Nous voila sur le parking à 8h15, à l’intersection de la route principale et la route qui mène à Sydal. Nous avons bien repéré l’itinéraire depuis la voiture en venant de Svolvaer, le sommet étant droit devant.

Nous sommes les premiers et j’ai hâte de m’atteler à la trace. Je pars directement derrière l’arrêt de bus, mais petite erreur, il est préférable de commencer sa montée plus à gauche après le parking, remonter sur 100 m et préférer la pente déboisée devant soi plutôt que de partir trop à gauche vers la forêt. Tout commence par une portion bosselée sur une sorte de crête relativement aérée, la forêt est dense à gauche et quelques barres rocheuses présentes sur la droite. Antoine et moi montons à bon rythme sous un beau soleil, protégé du vent. Sans difficultés, nous sortons de la partie boisée pour découvrir un grand plateau bien dégarni, une pente peu raide mais régulière. Le ciel se couvre très rapidement comme prévu, et la neige commence à tomber.

Antoine reçoit un message de Gordon, qui n’a rien pu tenter en kite car le vent sur l’eau a faibli et se propose de nous rejoindre avec un ami et sa chérie. Après 1 heure depuis le départ, nous voyons un petit cairn au-dessus de nous, parfois quelques ombres et des semblants de reliefs perçant les nuages bien denses. Le sommet principal se situe à 500 m à gauche à plat le long d’une corniche vertigineuse. Une grande prudence s’impose avec ce manque de visibilité. Mais s’y rendre n’est pas une option. Le grain se dissipe aussi vite qu’il n’est apparu, et le paysage se dévoile au fur et à mesure que nous avançons à gauche des rochers qui pointent hors de neige. La petite bise accélère le retour du beau temps et la vue sur le fjord et Sydalsfjellet est majestueuse, Antoine fait décoller son drone pour nous offrir des images splendides en plongée et contre plongée.

Il nous faut penser à la descente et retrouver Gordon. Contrairement à ce que nous pensions, la neige n’a pas été trop soufflée et les 20/30 cm de fraiche sur fond dur est un régal. Nous traçons une première ligne directement sous le sommet. C’est moquette, comme on dit en Savoie. Nous ne sommes plus dans l’axe de l’itinéraire de montée et nous sommes contraints de couper pour nous rapprocher de celle-ci. Car dessous les pentes sont plus raides, plus dangereuses et le cheminement pour trouver notre voie bien plus complexe. Nous traversons une grande zone plus ventée entre les rochers et une végétation en sursis. Et tout à fait par hasard, nous nous trouvons nez à nez avec Gordon et son ensemble rouge norrona qui a le mérite d’être reconnaissable. Accompagné de Paul et sa chérie, nous comprenons mieux à présent. Elle s’appelle Luna et elle est venue à notre rencontre toute gentille. Très belle chienne ! Avec sa sœur, pour les suivre, pas de problème… Elles tiennent un compte instagram “pockey_nose”. Après quelques minutes de fête, que nous apprécions, étant tous les deux fan de chiens. Paul se propose de sortir son drone pour garder un souvenir de notre rencontre. Les couleurs sont belles et intenses à présent sur le fjord. Nous sommes quand même 4 avec 3 drones, promis je ne critiquerais plus les photographes amateurs sur les ponts de Reine. Un DJI Mavic Mini, aussi léger que mobile qui n’a que faire des rafales de vent ! La deuxième partie de la descente est toute aussi incroyable; Moquette Acte II. De son côté, Paul continue sa montée car cet après-midi il doit retourner travailler et nous trois, nous allons poursuivre notre belle journée en enchaînant une deuxième balade. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre la voiture en slalomant entre les bouleaux, les racines, les rochers. 10h45; nous arrivons sur le parking et pouvons être grandement satisfaits de ce premier sommet.

Nous nous restaurons, un coup de pipette et une barre de céréales, enlevons nos chaussures de ski et nous voilà repartis vers Sydal. La vue et la route sont magnifiques. Rouler sur des routes revêtues d’une fine couche de neige est vraiment très agréable et avec 4 pneus cloutés qui équipent toutes les voitures, la conduite est sûre. Nous longeons par le nord le sommet que nous venons de grimper et nous comprenons mieux les consignes de sécurité qu’il faut respecter entre les deux cairns.