Veidalsfjellet

Veidalsfjellet est une course courte et relativement sécure pour les avalanches et sur l’arête en direction d’Erikaksla et Veidalsfjellet. Idéal par mauvais temps ou dans des conditions défavorables, car les pentes sont inférieures à 30 degrés d’inclinaison, mise à part la dernière ascension du sommet. Dans des conditions optimales, la trace peut se faire tout le long à skis, mais souvent les crampons sont nécessaires.

© Textes, photos et illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet

Abbbbrrrraaaaacccaaadddabraaaa… MAGIIIIIIIIE !

Aujourd’hui, bonne nouvelle, le vent s’est calmé et déjà ça. Au programme, le remake de l’avant veille, on fait un sommet, on descend dans un couloir, un deuxième et ça continue encore et encore…On sort deux fois, une ce matin et une autre en fin de journée. Direction Veidalsfjellet et le village de Sør Lenangen. Sur les topos, on nous recommande de se garer près de l’école, sauf que c’est quasi impossible. Nous trouvons néanmoins deux places en bordure de route. Par contre la neige est abondante et nous chaussons les skis très rapidement et traversons l’espace de jeux de l’école.

Le début de la course ressemble étrangement à son voisin, le Steinfjellet, montée en forêt et progression sur les mamelons faciles et successifs. Les vues sur le fjord sont toujours aussi belles avec, toutes les nuances du blanc au bleu. Le “boys band” est au complet aujourd’hui, 6 en route pour Erikkaksla. La pente se radoucit avant une première pente plus raide que l’on atteint ski aux pied à force de conversions. Ensuite, il nous faut mettre rapidement les crampons pour crapahuter le long de l’arête en passant par un premier sommet à 834 m. Nous redescendons à un col vers 800 m, le sommet est devant nous, 150 m plus haut, le terrain est mixte, sans difficultés mais pas franchement en bonnes conditions. Faire un aller-retour à pied ou descendre le couloir Nord tout de suite, tel est le dilemme ?

Fouler un sommet de plus ? et prendre plus d’une heure pour cela ne nous paraît pas la bonne décision alors qu’une pente Nord vierge nous attend. C’est toujours Ptio qui s’y colle en premier ! Celui qui a une photo avec autre chose que les fesses du Ptio durant toutes ces sorties est prié de la vénérer, aussi rare soit-elle. La première partie est incroyable, vers l’altitude 700 m nous obliquons à gauche car nous pensons trouver de possibles petites barres si nous restons dans l’axe. Bon choix et la seconde partie orientée Nord Est est toujours aussi bonne. C’est incroyable, nous sommes étonnamment seuls dans ces combes et les conditions sont parfaites.

Arrivés en bas de ces premières pentes, JR nous lance son expression favorite devenue culte cette semaine, lire l’expérience de Steinfjellet pour en connaître le contenu – interdit au moins de 18 ans. Prêts pour un deuxième objectif ? Que celui qui à posé cette question se dénonce, des sanctions exemplaires seront prises. Les peaux sont remises et nous contournons le sommet par le Nord puis au niveau du lac à 491 m, remontons la pente pour rejoindre le flanc Est du Veidalsfjellet. C’est encore une combe et une pente démente. Juste sous le col, nous montons à pied sans crampons. Ce qui est vraiment particulier cette année, c’est la gestion du risque de coulée ou d’avalanche que nous avons évidemment toujours à l’esprit dans des parties piégeuses, mais partout ailleurs, nous pouvons profiter du ski sans retenue. Sur Varsom, le risque est donné 2 voir 1 sur certains massifs.

Deuxième objectif atteint vers 800 m, ou presque… car Ptio cherche des volontaires pour remonter un peu plus haut vers 860 et se balancer dans un couloir. JR l’accompagne mais une fois au-dessus de l’entrée, décide de ne pas y aller et de nous retrouver au col. Seul Ptio se lance car il connaît parfaitement sa capacité à maîtriser ses virages dans de telles conditions, ce qui n’est pas le cas de tous au sein du groupe. L’entrée est délicate, une corniche à passer puis il faut savoir enchaîner quelques courts virages dans une pente à 50° sans se la coller, une barre rocheuse est en dessous, et rejoindre le haut du couloir à 45° pour un ski, là pour le coup, plus serein (vidéo d’accueil). Notre descente est plus cool mais tout aussi bonne, jusqu’au lac.

Nous nous regroupons pour connaître la suite du programme. Le groupe se scinde en deux. Sous l’impulsion du Ptio qui a décelé une belle pente Ouest, une de plus, JR et Pierre sont motivés pour le suivre pour 200 m supplémentaires. Philippe qui a mal aux pieds et Pascal décident de rentrer aux voitures. Reste ma décision ! J’ai vraiment envie de ressortir et de ne pas rater l’expérience de skier en soirée, et donc me préserver, mais ce dernier couloir est vraiment tentant. Restons sages et rentrons au lodge ! Sagesse…sagesse… Qui a arraché la page du Dico ?

Les 3 compères tracent une nouvelle pente vierge à skis puis à pieds prenant soin, les petits malins, de laisser de la place pour une descente dans de la peuf 18 étoiles ! Grandissime.. Check les gars… Traces collectors. De notre côté, nous traçons dans le vallon, l’itinéraire le moins énergivore. Il y a 3,5 kilomètres à se laisser glisser et à pousser sur les bâtons, mais parfois il faut traverser des contre pentes en escalier ou en pas de canard pour retrouver un peu de hauteur. Tout se passe bien jusqu’à l’entrée du village, où Philippe et moi prenons conscience que personne ne s’est posé la question de qui a les clefs des voitures. Mais vite, Pascal va nous rassurer, une des clé a été posée sur le pneu avant droit du tracteur rouge et jaune, à l’entrée du village à 5kms Nord-Est … Non je déconne !!!. Petit soulagement, nous rentrons au Lodge faire chauffer l’eau des pâtes. Le reste du team arrive plus vite que prévu car nos traces ont facilité leur retour (c’est peu de le dire, merci à l’équipe 1, c’est top pour nous) à Sør Lenangen.