Middagstinden arête est

Middagstinden est situé à l’Est de Lakselvdalen, à mi-chemin entre Nordkjosbotn au sud et Lakselbukt au Nord. L’itinéraire classique est basique mais peut se révéler piégeux. Le terrain est propice aux avalanches sur les pentes les plus raides de la course, avoisinant les 30 degrés à certains moments et des skieurs ont été pris par des coulées dans le passé.
C’est un beau belvédère et  la vue est saisissante sur Vartinden, Langdalstindan au Nord et Piggtinden au sud, cette belle aiguille.

© Photos et illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet – P. Gris

Debout, on va s’amuser un peu, beaucoup, très, très beaucoup

Après deux jours de pluie en vallée, ce mercredi nous réserve un petit créneau favorable pour une sortie entre 5 heures et 10 heures du mat. Ensuite le mauvais temps s’installe pour deux jours. Il ne faut donc pas hésiter. Comme hier, nous avons bricolé par là, un petit tour au Kafé, balade sous la pluie, lecture et farniente, la motivation était de mise pour se réveiller à 4 heures 30. Départ prévu à 5h30 en voiture et sur les skis à 6 heures. Tout roule ce matin, ni de stress, ni d’attente. Nous partons à l’heure prévue et les couleurs de l’aube sont magiques. Le ciel marbré et les étendues d’eau qui le reflètent sont roses. Dommage que nous ne puissions prendre le temps de faire quelques détours pour immortaliser ce paysage. Par ce temps changeant et comme souvent depuis le début de notre séjour, l’idée est de trouver un cirque ou nous allons pouvoir se protéger du vent. Notre objectif du jour est d’aller vers Durmålstinden, par le col Nord Ouest et sa pente finale orientée sud.

Nous nous garons à Kveldro. D’anciennes traces sont visibles et nous donnent la direction de l’itinéraire, qui est commun aux deux courses sur une première partie dans la forêt. Puis celui qui mène à Middagstinden oblique vers la droite. Nous poursuivons sur une trace tirant droit dans la combe que nous remontons en tout en dévers, laissant le ruisseau à gauche plus bas. Il est plus intéressant, si c’était à refaire d’aller au fond et de longer le ruisseau bien à plat. Ptio est devant, comme à son habitude et trace vers l’arête Est du Middagstinden plutôt que d’aller vers le col au pied du Durmålstinden, car le profil est bien plus intéressant, plus raide et moins long. Et déjà le ciel se bâche. Nous passons le petit lac et attaquons notre premier couloir droit au-dessus, d’abord par de nombreuses conversions puis à pied. Ptio se chargeant de nous faire le passage en cassant la mini corniche. C’est safe ! La descente est bonne dans une neige fraîche et abondante, malgré une visibilité moyenne. Chacun peut faire sa trace dans la pente. Nous sommes seuls avec les Trolls, tout va bien, on est Amis pour la vie.

Au niveau du lac, rebelote, nous repartons pour gravir un couloir plus à droite du premier. Encore une belle séance de conversion pour arriver au collet à skis. Ptio et Philippe fixent leurs skis sur le sac et attaquent l’arête à pied. 500 m de mixte plus ou moins expo. Pas de grande difficulté technique mais il faut garder sa concentration. C’est un petit sommet à 1067 m, guère plus bas que le sommet principal du Middagstinden qui culmine à 1070 m. Nous nous regroupons au sommet vers 9h30, le temps de manger une barre énergétique. La vue est majeure sur Piggtinden, ce temps gris donnant peut être encore plus de force et de violence à ce paysage glacial. Le début du couloir est plus raide que le premier et la descente toujours aussi plaisante. Quel dommage qu’il ne fasse pas plus clair !

Deuxième conciliabule vers le lac. Pascal, Philippe et JR rentrent au chalet, et pour nous trois… re, rebelote et 10 de der ! Ca peut aussi se jouer à 3 la belote, non ! Direction tout à droite, pour un couloir plus étroit sous le sommet. C’est plus raide mais continue. Nous traversons des coulées, provenant de chutes de grosses corniches, sans que cela ne se propage en avalanches. Preuve que le terrain est relativement stable et nous, plus sereins.

Dernière épreuve de conversions avant de “mettre au repos” nos vieilles carcasses et hanches usées. 80, 100, 120 peut être pour 1600 m de dénivelée. Avec Pierre, nous rejoignons Ptio sur ce sommet à 1020 m d’altitude. Middagstinden, est face à nous. Un mot d’ordre, ne traînons pas au sommet, il nous faut vite descendre. Le ciel est maintenant plus menaçant. Certes à présent, c’est jour blanc, mais heureusement la neige est bonne. Nous perdons l’équilibre tant les repères sont durs à prendre et les ruptures de pente invisibles. C’est une chose que j’ai appris au contact de mes amis randonneurs, plus expérimentés que moi. Quand tu montes, observe tout le terrain autour de toi et fais en sorte de t’en rappeler, ça peut servir des fois… je dis ça… Ici, nous sommes sans crainte, pas de barres observées lors de la première montée après le dévers. Ce dernier va faciliter le retour sans pousser sur les bâtons et nous retrouvons la route forestière dans la forêt. La neige est lourde mais compacte. Nous arrivons à la voiture vers 11 heures, et à peine avons nous quitté le stationnement, qu’il se met à pleuvoir. Quelle aubaine.

20 minutes de route et nous rejoignons nos petits camarades pour un bon gueuleton avec des féculents bien sur ! et tout le reste ; fromage, dessert, café et chocolat. Avec ce réveil très matinal, la sieste s’impose et pour notre soirée, pas de projet de sortie, ni en ski, ni au pub et encore moins en discothèque !

Le camp scout

La chambre de Kiwi, JR et Ptio, située sous les toits du Lodge est digne d’un camp scout. 2 cordes à linges traversent celle-ci de part en part, et bien-sur est surchargée de vêtements de toute sorte, par dessous laquelle s’étale dans la totalité de la pièce le matos aussi divers soit-il…Il est fortement conseillé de prendre un itinéraire BIS pour pouvoir aller jusqu’aux lits ! Il ne manque plus que le feu au milieu de la pièce, et on y serait au camp scout !, je doute cependant que le proprio apprécie cela. “rangés votre chambre les gamins, lavez-vous les mains et A taaaaaabbblllleeeee” ! “Oui CHEF 8”

Demain c’est excursion à Tromsø !
Six en ville, même pas peur de trainasser !