Rørnestinden

Petit Sommet facile bien visible depuis Lyngseidet et très prisé des locaux, accessible depuis le haut du village, en passant par le refuge de Rørneshytta. Mais il est plus intéressant de le gravir par un itinéraire plus direct depuis Sjøvollen, en face Nord. C’est déjà cette option que nous avions retenue il y a quelques années.

© Photos, textes et illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet

Tiens, on est 7 aujourd’hui,
Eole nous à rejoint et ça fouette grave !

Aujourd’hui, nous changeons d’hébergement, et ce n’est pas un plan foireux, comme ce fut la veille par ma faute. Lire l’expérience de Sofiatinden. Nous devons prendre la route pendant 2 heures pour nous rendre à Lakselvbukt. La météo a évolué ces dernières heures vers un temps maussade et chaud avec un fort vent du Sud. Notre idée de sortir une fois arrivés sur place n’est plus d’actualité. Profitons d’un créneau tôt le matin avec une météo acceptable avant 10 heures pour réaliser un objectif simple et court sur notre route.
Rørnestinden, c’est 1050 m avec un départ juste avec Lyngseidet. Un itinéraire rapide… et protégé du vent annoncé dans sa première partie. Tous les 6 sommes hyper motivés pour cette dernière virée dans le coin.

Nous montons dans une forêt bien dense puis dans une pente nord de plus en plus soutenue sans jamais être raide. Ptio trace comme à son habitude en respectant ses principes de base, trouver un cheminement le plus soft possible en tenant compte des risques éventuels, objectifs et subjectifs, barre rocheuse ou plaque mais aussi par rapport à nous 5 qui sommes derrière lui. Le temps se gâte plus vite que prévu. Et dès lors que nous passons la crête vers Gjerdaksla, Eole nous rejoint et nous enveloppe de ses fortes rafales. Les 400 m qui nous séparent du sommet sont un combat. La trace est vite recouverte. Le masque et la capuche sont de sortie aujourd’hui. Dans une véritable tempête, où chacun lutte contre soi-même et essaye de ne pas s’envoler dans une rafale, nous atteignons le sommet au compte goutte.

A l’abri du cairn, nous essayons de nous protéger pour dépeauter et vite se préparer pour la descente. Il est quasi impossible, voire dangereux de se tenir debout si proche du vide. Ptio et JR sont déjà sur le plateau, Pierre et Philippe cherchent des pentes plus abritées, Pascal et moi, nous décidons, quitte à braver les rafales, de descendre directement sur nos traces de montée, à peine visibles. Nous nous regroupons tous les 6 à la sortie du plateau pour attaquer la pente Nord. Maintenant sous le vent, la neige est encore bonne à skier et c’est tant mieux, juste histoire de nous réconcilier avec cette montagne. Nous prenons même du plaisir à partir de là, dans des couloirs larges et dans la forêt où nous trouvons, une ligne directe pour rentrer, ludique à souhait. Seul Pascal, qui a décroché en cette fin de balade, a préféré choisir une autre ligne, plus longue. C’est celle que nous avions empruntée la fois dernière. Ne reste plus à notre team de remonter dans les voitures, nous changer et de prendre la route, direction Lakselvbukt.

Une petite maison avec une grande terrasse, voilà notre lodge. Et son emplacement est parfait ; au pied de magnifiques aiguilles, en contrebas de la route et qui domine le fjord. Une fois installés, le programme de cet après-midi, c’est séance détente : sieste pour tous puis lecture pour les uns et Paris Roubaix pour les autres.