Le 17 mars 2023 Randonnée à ski
Lofoten

Blåheia

574 m

Blåheia est un sommet sur l’île de Vestvågøya. Il n’est pas indiqué sur les topos contrairement à son voisin, Dalstuva qui était notre objectif du jour. D’une altitude modeste, 540 m et 574 m, les deux sommets sont néanmoins de beaux belvédères sur Dalsvika, Gimsøystraumen et les iles de Henningsvaer au loin avec ses falaises impressionnantes.

© Vidéos, photos & illustration : Vincent Thiebaut, Gordon Schücker

Carnet de course
  • OrientationEst

  • MétéoBeau

  • Difficulté ascensionPD+ - E2

  • NeigePoudreuse

  • Difficulté descenteS3

  • DangersCorniches - plaque sous la crête

  • Dénivelé total550 m

  • CompagnonsGordon Schücker, Nico & Zelinda

  • Distance AR8,5 km

  • Matériel Spécifique-

  • Départ courseParking Øvredal à Horn (815)

  • Timing total2 heures 30

  • Altitude départ20 m

  • Refuge-

  • Altitude sous le sommet540 m

  • Secours+ 75 55 90 00 ou 112

Par Vincent Thiébaut

Contactez-moi

Un avis de fort vent est annoncé aujourd’hui et une sortie en kite titille notre ami Gordon. Il nous propose une sortie pas trop longue dans le fjord de Gimsøydtraumen pour que nous puissions profiter d’un autre panorama et que l’après-midi il mette sa voile dehors et profite encore de quelques rafales avec Paul son pote de kite. Antoine et Lisa sont partis un peu plus au Nord du côté de Hoven pour une balade à raquettes et l’idée est de nous retrouver en fin de matinée ici sur notre point de départ à Øvredal. Tout au long de notre trajet nous observons les conditions de vent sur les sommets et les fumées impressionnantes témoignant de la violence des rafales. Dans les Alpes, une expression tellement imagée illustre bien le tableau: “ce sont les chamois qui nous préparent la soupe… ».

Nous arrivons au parking avec le camion de Gordon, et nous sommes accompagnés par Zelinda, skieuse et Nico, notre snowboarder patagonien. Pas d’autres véhicules mais une trace dans le vallon nous indique que le sommet a été gravi.
à Øvredal, aucun signe de vent, sûrement bien protégés. Nous suivons la trace au fond du vallon Dalsbotnen, puis quand les premières pentes se présentent à nos spatules, la trace est bien trop raide. Surement un norvégien adepte de crossfit avec des cuisses de dingue. Après deux conversions, je prends en charge une nouvelle trace plus roulante. Avec mes collègues qui ont une grosse expérience, j’ai appris à tracer différemment, nettement moins pentu. Pour les randonneurs comme nous cela nous permet de grimper dans un rythme de sénateur économisant nos forces, et pour les compétiteurs de courir carrément. Arrivant sur le replat à 200 m, la trace de montée s’oriente vers la gauche en direction Blåheia et non de Dalstuva.

Blåhei avec une pente plus raide, protégée du vent permet d’accéder à la crête finale et à la vue des deux traces de descente, nous proposera à coup sûr un excellent ski.
Et contrairement à ce que l’on voit sur Dalstuva, la montée est toute soufflée et inhospitalière. La décision collégiale est prise rapidement, nous changeons d’objectif ! La trace continue de grimper fort, trop fort mais ce sont des habitués qui connaissent bien le secteur, elle évite toutes les ruptures piégeuses. Nous progressons chacun à son rythme dans une neige froide et poudreuse, bien 40 cm au compteur, ce qui nous permet de ne pas trop chargé la pente ensemble. Les conditions sont safe, 2 indiqué sur Varsom. La pente se raidit à présent 25°, puis à partir de 100 m sous le sommet, un bon 30°. Je trace toujours et plus je monte, plus j’émets des doutes sur la couche sous nos skis. Je sonde en plantant des bâtons régulièrement. Mes collègues sont derrière moi et avec Gordon nous décidons de faire un trou pour analyse. J’avais déjà enlevé mes skis et continué à grimper à pied en direction de la crête 20 m au-dessus de nous. Nous sommes juste à un endroit critique. Il s’avère que la couche des 40 derniers centimètres est vraiment homogène. Après 4 grosses pressions, cette couche s’est détachée de la couche inférieure, une très fine couche de gobelets peut être problématique dans cette pente raide. Nous ne prenons pas plus de risques et décidons de ne pas aller sur cette arête sommitale, vraiment toute proche. Quel dommage. Je me dépêche de faire mes manips et de descendre un peu plus bas où était mes collègues sur un replat rocheux.

Zelinda qui n’a jamais skié une pente aussi pentue pour elle, à du mal à lancer son premier virage, un peu impressionnée. Mais encouragée par les 3 garçons et un tempérament bien trempé, elle ne s’est pas laissé démonter et a vite surmonté cette peur. Puis elle a enchaîné tant bien que mal avec un style non maîtrisé mais détermination. Ça fait vraiment plaisir de partager dans ces conditions, de purs moments de glisse, et les niveaux très différents ne sont alors pas un handicap, ni une contrainte.

Avec Gordon on décide de ne prendre la même ligne que les norvégiens mais plutôt une ligne plus à droite dans une pente régulière bien vierge, pas trop “expo”. Il me dit que là, les conditions sont parfaites avec son drone pour une prise de vue latérale sur nos runs. Je me dis que si j’arrive à enchainer mes virages et que lui arrive à trouver le bon cadrage, nous aurons encore un beau souvenir de nos courses. Alors pas de godille, ni de grandes courbes, se limiter à un rayon de 20 mètres et il pourra me suivre plus facilement. Un excellent choix car le plaisir est immense et le run pas loin d’être parfait. Ce n’est pas tous les jours de pouvoir envoyer dans une belle pente sans trace, une telle ligne dans un paysage idylique. C’est pour nous, “skieur du dimanche”, un rare privilège, loin des vidéos des freeriders pro à gros budget, mais à plaisir équivalent. Nico de son côté prend une autre ligne en trace directe, Zelinda, à présent décomplexée dévale à bonne vitesse et Gordon, après avoir rangé son drone, envoie un run magnifique en grandes courbes bien maîtrisées. Son matériel est lourd mais avec des skis 105 au patin et des chaussures rigides flex de 130, il est bien stable… mais comment fait-il à la montée ?

Il ne nous reste plus que quelques mètres de descente, sur les mamelons à gauche situées à gauche de notre trace de montée. La végétation éparse convient à un ski plus joueur, à une vitesse limitée… mais c’est presque autant jouissif. Et voilà déjà au parking après quelques poussées sur la bâtons. Il est 11h30 et vraiment ravi d’avoir partagée cette belle course à quatre. Gordon et ses deux amis rentrent à Kabellvåg.

Petite virée sur l’île de Vestvågøya

J’attends Antoine et Lisa pour une virée vers Stamsund, Lekness et Unstad. Retour au siècle dernier, quand pour la première fois j’ai foulé le sol des îles pour la première fois. Je passais alors une semaine dans cette bourgade de Stamsund, pittoresque village de pêcheurs entre l’Auberge de jeunesse et des campements sauvages autorisés. Les rafales de vent reprennent de plus belles arrivant à Stamsund, et quelques anecdotes me reviennent au fur et à mesure que nous traversons le village et ses rorbuer si authentiques et particuliers.

Après un arrêt à la station et une pause café à Lekness, direction Borge et Lofotr, le musée viking puis vers le plage d’Unstad. Pas de surfeur à l’eau, le vent est vraiment trop violent, impossible de tenir sur une planche. L’endroit est resté sauvage et rude, le petit village accueille cependant écoles de surf et lodge luxueux. Par contre en été, la plage doit être presque autant bondée que la Nord à Hossegor. Seule présence aujourd’hui de surf, c’est le scooter des secours blotti entre une congère face à l’océan.
Arrivés à notre camp de base, Lisa nous prépare un Saumon qualité Sashimi mariné au citron et huile d’olive. C’était si bon que nous ferons prochainement un article sur notre page “Inspiration”

CARTOGRAPHIE

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