Le 17 avril 2022 Randonnée à ski
Nordreisa

Gavtavarri

1268 m

Ce très beau sommet est très peu fréquenté, à l’instar de ses deux voisins au Nord, le Gillavarri et Nordmannviktinden. Il est facilement accessible depuis le village d’Olderdalen. C’est une balade estivale réputée. En hiver, c’est une autre histoire ! Les rampes d’accès aux pentes supérieures sont raides et exposées selon les versants. Dans tous les cas, cette montagne offre depuis son sommet, une vue grandiose à 360° sur Lyngen et ses fjords, Numedalen et Olderdalen.

© Photos & illustration : V. Thiebaut

Carnet de course
  • OrientationOuest Nord Ouest

  • MétéoCouvert

  • Difficulté ascensionPeu difficile (couloir à 35-40°)

  • NeigeLourde et humide

  • Difficulté descenteS3 - S4 (150m)

  • DangersCorniches au sommet

  • Dénivelé total1080 m

  • CompagnonsPhilippe et Laurence, Christophe 2, Nadine & Claude, Pierre

  • Distance AR12 km

  • Matériel Spécifique-

  • Départ courseEglise d'Olderdalen

  • Timing total4h

  • Altitude départ30 m

  • Refuge-

  • Altitude sommet1268 m

  • Secours112

Par Vincent Thiébaut

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Charivari au Gavtavarri

Dimanche de Pâques. Nous sommes tous très motivés mais ce matin, pas moyen de partir. Les conditions sont particulières pour un mois d’avril dans cette région d’Europe. Encore le regrettable constat que le réchauffement est bien là, avec des températures largement positives en journée et un ciel couvert toute la nuit empêchant un regel nocturne. La neige n’arrive pas à se resserrer. Nous attendons patiemment une fenêtre météo prévue pour le début d’après-midi mais, pour la première fois, la motivation du groupe en prend un coup. Nous nous connaissons tous depuis longtemps, réunis par la même passion. Mais finalement nos attentes sont parfois différentes.
Les uns veulent sortir quelque soit le temps, d’autres se tâtent pour ne rien faire, certains veulent bien randonner, mais être de retour pour le Live du Paris Roubaix sur Eurosport Norvège, et les derniers veulent attendre l’éclaircie. Pas facile de contenter tout le monde…

Ce matin, lors d’une balade à pied près de l’église du village, Philippe & Laurence ont croisé par hasard le médecin. Ils ont papoté ensemble, sur le temps, la famille, la messe mais aussi sur notre objectif de l’après-midi. Pas avare de conseils, le médecin nous a expliqué la seule possibilité pour gravir le Gavtavarri : par l’impressionnant itinéraire qui surplombe le village, le couloir Nord ! C’est en fait le chemin d’été. En hiver, les autres pentes sont aléatoires, voire dangereuses. De retour au gîte, nous nous préparons pour un départ imminent …à pied jusqu’à l’église.

Chouette une éclaircie !

Pas le temps de brûler un cierge ! Il faut continuer la route jusqu’au cimetière et traverser le grand champ dans l’axe du couloir. On ne peut pas le manquer ! Dans la forêt, les bouleaux sont suffisamment espacés pour se faire une trace régulière. La pente se raidit jusque sous le couloir. La neige est complètement imbibée et n’augure rien de facile pour le retour. Nous faisons 3 groupes, Ptio et moi devant afin d’évaluer les dangers de cette montée bien raide qui déjà constitue pour certains un bel objectif. Au fur et à mesure de notre trace, nous estimons que c’est effectivement le bon plan. 30 cm de neige collante bien stable et peut être l’espoir d’avoir une neige agréable à skier au-dessus. Prévoir de l’énergie pour une bonne séance de conversions sur ces 200 m de dénivelée avec une largeur max de 25 m.

Au milieu du couloir, Beaucoup moins impressionnant que depuis le village d'Olderdalen.

La vue est incroyable, même avec le temps plombé! La pente se radoucit en traversant un dernier bosquet, puis nous arrivons sur un premier plateau. Nous continuons à tracer et au-dessus de la première bosse, nous voyons Philippe puis nos collègues déboucher enfin du couloir. Impossible de voir les sommets, tous sont dans une épaisse couche nuageuse. L’écart diminue entre nous, et nous attendons sur la deuxième bosse ceux qui sont juste derrière nous. Le temps de voir furtivement un troupeau de rennes qui s’emballe à notre vue…ou à notre odeur!
Nous décidons de continuer jusqu’au sommet, une troisième bosse, la plus imposante du lot. Là-haut, nous aviserons pour la suite.
Arrivés sur celle-ci, plus aucun intérêt de continuer, le dôme est balayé par le vent, la visibilité faible et la neige, que nous pensions trouver en altitude, pas vraiment poudreuse. Regroupement “presque” général à l’altitude de 1100m, les 2 filles sont restées blotties sur le plateau inférieur. Dommage, encore une occasion ratée d’atteindre le sommet. Comme la veille sur Rissavarri. Il est temps de se préparer, pour certains de se changer ou de s’alimenter avant de redescendre.

C’est parti pour quelques virages dans une neige très bizarre, tantôt humide et collante, tantôt travaillée et compacte, et malheureusement quelques fois plus légère sur des portions peu longues. Nous rejoignons Laurence et Nadine puis, tous ensemble, nous rejoignons simplement l’entonnoir donnant sur le départ du beau couloir. Ce n’est vraiment pas une descente qui reste mémorable, mais qui nous invite à revenir avec des conditions plus favorables. Il y a vraiment moyen d’enchaîner de belles courbes et de plonger dans le fjord en contrebas. La descente dans le couloir est plus aisée pour nous, qui l’empruntons d’abord mais au fur et à mesure des passages, ce champ de neige se transforme en champ de bataille. Il faut même se méfier de boulettes qui font parfois jusqu’à 70 cm de diamètre, tellement la neige est collante.

Ça risque, en déboulant, de faire des strike!
Enfin sans anicroche, chacun à sa vitesse, nous venons à bout de cette pente ravagée. Encore la forêt à traverser et nous voilà déjà dans le champ. Contrairement à ce que nous pensions, la neige est humide, mais moins collante car peut être un peu plus protégée et plus facile à dompter. Encore une situation où les skis allumettes étaient à la peine par rapport à des skis un peu plus larges. Nous arrivons au parking et trouvons un peu de neige au bord, de quoi descendre le long de la route sans déchausser.

Il est vraiment l’heure de rentrer, une bonne bière, un déjeuner et surtout un programme tv alléchant qui nous attend sur la télé norvégienne. Paris-Roubaix ! Quand je pense que Pierre est le plus “fana” d’entre nous ! A part ce couloir insolite, la journée ne restera pas dans le top 10 des plus belles sorties.
Mais c’est une option à garder dans nos carnets avec des conditions plus favorables …

CARTOGRAPHIE

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