Pilan

Une classique sur l’île d’Austvågøya, dans le top 10 du topo. Un tour rapide qui peut se cumuler avec Sautinden en face, qui offre généralement du bon ski quand les conditions sont réunies. il est également possible de s’y engager par le Nord depuis Morfjorden.

© Vidéos, photos & illustration : Antoine et Vincent Thiebaut

C’est notre dernière journée, notre dernière virée pour cette année en Norvège. Le temps pourri prévu s’est transformé en temps changeant et maussade. S’ il avait fait grand beau, notre dévolu se serait jeté sur la voie normale du Geitgallien. Avec un risque modéré à 2 , les conditions étaient réunies… Mais aujourd’hui malgré la petite éclaircie prévue vers midi, nous partons de Svolvaer vers 10 heures et surprise quand nous prenons la route, il fait presque beau. Les hauts sommets sont plâtrés et quelques nuages subsistent en altitude Nous arrivons à Laupstad. Le seul parking du village destiné aux randonneurs se situe à l’entrée à droite avant le pont. Il est bondé et nous garons un peu limite .. à la française quoi ! Comme si tout le monde s’était donné le mot… C’est idéal pour débuter les balades car l’approche est très courte.

Les premières pentes sont juste derrière les habitations et le cheminement est évident. De plus, nous ne sommes pas les premiers. C’est un peu leur Combe des Frettes ou Roche Plane en Savoie ou Sulens pour nos amis annéciens ! L’itinéraire nous mène vers un selle à 360 m où tu as le choix de partir sur la gauche vers Pilan ou à droite vers Sautinden. Il est recommandé d’enchaîner facilement les 2 sommets pour une dénivelé de 1000 m environ. Après ½ de balade, le ciel se couvre et nous voila dans les conditions annoncées, jour blanc et un peu de vent. Les deux faces sont bien soufflées et nous nous engageons dans la grande pente vers Pilan et son col. La trace de montée est facile, nous ne traînons pas car photos et drone aujourd’hui ne sont pas programmés. Antoine après un petit coup de mou au départ est sur mes talons et nous montons bien en rythme. Peut être aussi parce que nous n’avons pas fait beaucoup de pause “casse-pattes”.

Apres 1 heure 15 d’effort nous débouchons au col, terminus de la course. Il est possible d’aller sur l’antécime à 750 m et pour atteindre le sommet Pilan à 828 m, c’est une course d’arête mixte. Arrivé au collet un randonneur bien équipé de crampons, piolet et apparemment expérimenté a fait demi-tour à l’altitude 740 m, conditions bien trop délicates. Des français sont au col, pas vraiment causants, nous font continuer sur l’arête à droite quelques mètres plus hauts. Mieux vaut la rencontre d’un norvégien un peu distant que des français antipathiques. Une toute petite éclaircie permet de jeter un oeil sur Grunnførfjorden et le massif de Geitgallien.

Nous ne trainons pas et attaquons la descente dans un jour blanc. La prudence est de mise car nous n’avons aucune visibilité. Nous avons repéré une combe à droite en montant peut-être un peu plus préservée. C’est le cas où nous arrivons à produire un meilleur ski qu’en haut. La neige est soufflée et même cartonnée par endroits. Arrivées à la selle, nous voyons un fanion “The Arctic Triple” une course de randonnée à ski-trail reconnue au dire des habitants, partie de Morfjorden pour 4000 m de dénivelée avec une arrivée à Svolvaer. Toute une organisation …pour 25 participants, bien courageux !

La dernière descente dans le couloir à travers bois s’est déroulée sans aucune visibilité, mais c’est une piste bien large et damée ou tout comme, nous arrivons vite en bas du mur et au parking avec l’envol d’un aigle marin à côté de notre position. Autre remarque, nous sommes samedi et sur un itinéraire facile, nous avons croisé un nombre impressionnant de chiens de toutes races et tous gabarits.

Il ne nous reste plus qu’à rentrer sur Svolvaer et préparer nos bagages pour lendemain, la gorge serrée, c’était notre dernière balade d’un séjour incroyable. Nous avons été chanceux avec les conditions en montagne et d’avoir rencontré de bons compagnons de course. Nous allons une dernière fois à Henninsgvaer et sur Skårungen, déguster un dernier gin à la framboise et échanger avec Gordon tous nos fichiers de ces derniers jours. Plus d’une demi-heure de transfert de fichiers photos et vidéos. À présent, combien de temps pour le derushage et le traitement ? Et lui faire nos adieux et à sa bande de potes. En espérant que nos routes se croiseront à nouveau et pourquoi pas avec Nordge pour un projet commun.