Siggjo

C’est notre dernière rando programmée. Nous avions prévu une longue vers le glacier de Folgefona, mais depuis Stord, la route est vraiment longue avec ferry et tunnel. A bien réfléchir, faire près de 5 heures de route aller-retour n’est pas conseillé la veille du départ. Sur la carte je repère une montagne pas trop loin qui, depuis son sommet, nous délivrera un panorama à 360° qui restera gravé dans nos souvenirs à coup sur ! C’est un point de repère depuis la terre mais surtout visible pour les marins depuis l’océan.

© Photos & illustration : V. Thiebaut

De Stord, il faut emprunter 2 grands ponts et déjà la vue est splendide autour de nous. Nous arrivons sur un vaste parking qui vient d’être construit avec des infrastructures d’accueil, toilettes et panneaux explicatifs. Nous n’y prêtons pas attention, trop pressés d’en découdre avec la pente. Il est 10 heures et quelques voitures sont déjà garées.

Accompagnés par Isabelle et notre chienne Taïga, après une partie sur route forestière et un sentier classique, nous découvrons des escaliers pour gravir une forte pente. Puis nous comprenons qu’il s’agit d’un aménagement comme celui qui mène à Preikestolen. C’est très impressionnant et nous sommes surpris par ces travaux d’Hercule. Des “marches népalaises” comme ils les nomment, car ce sont bien des sherpas népalais qui ont œuvré pour construire ce nouveau sentier.

En sortant de la forêt en gravissant marche par marche dans une section raide, nous avons de l’admiration pour le travail accompli. Mais un peu plus haut, nous découvrons à la marge l’ancien sentier qui se faufile entre les rochers et serpente naturellement. A quelques endroits, passerelles en bois et vieilles chaînes de protection avaient déjà été installées pour une progression sans danger. Là, personnellement, je ne comprends plus l’intérêt de ce nouveau cheminement, tant l’ancien chemin était bien tracé et respectait le terrain. Puis mon sentiment de frustration laisse place à de la résignation… Il faut dire que le travail a été maîtrisé, et très bien réalisé dans le souci du détail et de l’esthétique. Même des aires de repos avec bancs massifs et tables en pierre permettent des pauses bien méritées pour les randonneurs du dimanche en quête de confort et de quiétude.

Nous doublons quelques personnes à la montée, malgré notre progression tranquille et croisons d’autres plus sportives qui connaissent bien ce spot et en font leur terrain d’entraînement. Entre autres, nous partageons une partie de l’ascension avec une jeune fille qui pour sa séance intense de fractionné, fait des aller-retour. Mieux qu’une séance de Step dans une salle surbondée ! Plus haut, le profil devient plus plat et les marches plus rares.

Nous arrivons au sommet baigné par un franc soleil. Un imposant relais et un refuge dominent un panorama à 360° sur l’océan à l’ouest, l’archipel de Brandesund et Bømlo au nord, l’île de Stord à l’est et les deux grands ponts plus au sud. Une classe de gamins, sûrement un centre aéré, se divertit avec leurs accompagnateurs. Assis sur un rocher, nous profitons de cet endroit paisible. Nous entamons ensuite le retour par un autre sommet à la même altitude qui n’est pas sur l’itinéraire principal et quand nous rattrapons la descente classique, surprise, nous croisons plus deux cent personnes en moins d’une demi-heure.

Les 400 m sont vite avalés et la fin de la balade par les quelques raccourcis dans la forêt est très agréable. Arrivés sur le parking, celui-ci est bondé. Nous prenons conscience que nous ne sommes pas seulement montés au sommet pour une belle randonnée, mais nous avons profité d’une attraction, d’un aménagement touristique gratuit. C’est alors que nous nous sommes rendus vers les panneaux explicatifs pour prendre connaissance des différentes informations sur la construction et les notions géologiques pour bien comprendre le massif.

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