Stovegolvet & Skorafjellet

Le temps est au beau fixe. Avant de réserver notre gîte, j’ai regardé sur quelques sites de rando qui décrivaient les quelques possibilités à proximité et les plus nombreuses bien plus loin comme celles du glacier de Folgefonna. Et la plus proche est Stovegolvet, une belle montagne qui domine la baie de Stord. L’itinéraire en boucle est assez simple, les chiffres donnés ne sont pas affolants mais sur plusieurs commentaires et tracés gpx, je vois que des randonneurs ont fait demi-tour à un point bien précis de la balade, un passage plus délicat. Alors nous partons ce matin avec ce doute car Isabelle n’aime pas beaucoup les situations compliquées et notre chienne a quelques limites quand il faut crapahuter dans les rochers.

© Photos & illustration : V. Thiebaut

Nous quittons Stord en direction de la centrale hydroélectrique de Lundsseter. Il y a un grand parking peu fréquenté à cette heure matinale. Nous nous dirigeons sur une route à gauche de la centrale. Très vite, nous voyons que ce n’est pas le bon itinéraire et rebroussons chemin sur 200 m car le chemin, le bon celui-là est à droite de la centrale. Aujourd’hui, il est complètement caché par de gros travaux de réfection.

La première partie se déroule en forêt avec un passage d’un torrent et la rencontre amicale de moutons qui cherchent un peu de fraîcheur. Puis ensuite en prenant un peu d’altitude, les arbres deviennent plus rares et la végétation permet déjà des vues spectaculaires sur le fjord, les îles et les lacs de Ravatnet et Tusevatnet. A deux reprises il faut prendre le chemin de droite, très bien indiqué avec cairn et par un T rouge peint régulièrement sur les rochers. Le profil de la balade est plutôt raide depuis le bas et nous interroge. Tout se passe bien, et avec Taiga qu’il faut tenir en laisse car les moutons sont vraiment disséminés, nous progressons sans difficultés. Nous sommes presque seuls dans la montée et nous voyons au petit col à 400 m un couple et un enfant. Un panneau indique qu’à partir de là, les randonneurs sont responsables de leurs randonnées et qu’il faut un équipement adapté aux conditions.

Après un cheminement plus raide dans des dalles où la progression est toujours aisée, nous arrivons enfin au pied d’un rocher d’une hauteur de 10 mètres, plus lisse, avec une fracture au centre qui permet l’escalade (degré III) sans danger. Et pour faciliter cet effort et surmonter cette ascension plus technique, tu peux t’aider d’une ancienne chaîne et d’une nouvelle corde avec nœuds. Aujourd’hui le temps est beau et sec, pas de souci majeur. Même la chienne est montée sans aide de notre part. Il va de soi qu’en période de pluie et de rocher glissant sans l’aide précieuse de cette corde, la plupart des randonneurs ne peut surmonter cet obstacle. Faire demi-tour ici peut effectivement s’avérer obligatoire avec un animal de compagnie pas très agile, avec des enfants en bas âge ou avec des personnes peu habitués à une marche en montagne.
Voici quelques photos montrant ce pas.

Ensuite le chemin est magnifique et serpente entre les rochers, la bruyère et les myrtilles. Un vrai régal ! Ce n’est pas difficile mais ce n’est pas non plus une montagne à vaches ! Le paysage tout autour de nous est splendide et vaut bien le détour. Après 1 h 30 de balade, le profil s’adoucit et bientôt nous apercevons un gros cairn, sommet de Stovegolvet puis un premier refuge surplombant un petite falaise au nord. Celui-ci est récent, très inspiré, en parfaite harmonie avec les lieux. De construction moderne et pensé pour le randonneur moderne, avec des matériaux bruts, comme le bois grisé par le soleil et bacs acier, un toit aux pentes raides et bancs protégés en périphérie. Une entrée avec sas avec quelques prises d’escalade destinés aux plus jeunes et à l’intérieur, tout est hyper fonctionnel, simple et pur. Quand tu fais le tour du plateau où il trouve parfaitement sa place, tu vois une deuxième belle construction, les toilettes et une vieille tour en béton, le refuge d’hiver.

Il est 11 heures passé et les randonneurs commencent à arriver plutôt depuis le chemin principal. A noter qu’il existe un deuxième parking plus haut sur la route “Kattnakkeveggen” qui dessert l’imposant relais au nord-est sur Kattnakken à 724 m. Nous profitons de la vue et d’un peu de tranquillité pour dévorer notre pique nique avant que la foule ne débarque au sommet.

Puis nous reprenons notre balade vers un sommet secondaire, Skorafjellet par des chemins moins fréquentés et nous redescendons jusqu’à un plateau constitués de petits lacs vers 600 m d’altitude. Un endroit où de nombreux itinéraires se croisent. Et pour continuer notre boucle, nous prenons le sentier à droite du torrent, vers le sud. Un monument mi cairn norvégien, mi lieu de prière tibétain se trouve sur notre gauche et nous indique que nous commençons une descente plus prononcée par quelques dizaines de marches sherpas. A mi-pente nous bifurquons encore à droite, c’est bien signalé vers Fossabrekka et Lundsetter. Le chemin longe à présent toute la face sur plusieurs kilomètres, beaucoup plus monotone que la montée. Il fait chaud et les pauses gourde et baignades dans les ruisseaux pour Taïga se succèdent. Encore 2 kilomètres en prairie et en forêt et nous voilà de retour à la voiture.

Une très jolie ascension avec un retour plus fréquenté et plus monotone. Nous ne pouvons conseiller de gravir le sommet que dans ce sens. Cet après-midi, deuxième tentative pour Taïga de monter sur un paddle. Tout dépendra de la surface de la mer, plate ou avec vaguelettes.